Deuil et confinement
Des centaines de milliers de personnes sont aujourd'hui à cause du confinement sanitaire dans l'incapacité d'accompagner leur proche dans leurs derniers instants de vie et de prendre part à un rituel funéraire collectif. Même si le processus de deuil se fera de toutes façons (car c'est un processus psychologique inconscient), ne pas pouvoir dire "au revoir" à ceux qu'on aime est un élément de souffrance supplémentaire.
Les étapes du deuil : le concept est très populaire, c’est souvent l’une des seules choses, que l’on connaît à propos du deuil. Mais selon les auteurs et les modèles théoriques le nombre d’étapes varie de trois à sept. Quel que soit le modèle, il encourt le risque de la simplification à outrance d’un processus complexe.
Le modèle le plus connu est, sans doute, celui d’Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre pionnière dans le mouvement des soins palliatifs. En 1969, elle décrit pour la première fois, un processus psychologique qui passe par 5 étapes différentes : 1) le déni, 2) la colère, 3) la négociation, 4) la dépression, 5) l’acceptation. Mais à l’origine, Kübler-Ross décrit ce qui se passe chez la personne en fin de vie, c’est-à-dire chez une personne qui fait face à l’annonce de sa propre mort, de sa propre fin. C’est une situation différente pour celui ou celle, qui apprend la mort d’un proche.
Christophe Fauré, psychiatre, spécialisé dans l’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches, et auteur de "Vivre le deuil au jour le jour", décrit, quant à lui, le processus du deuil en quatre étapes : 1) le choc, la sidération, 2) la fuite, la recherche, 3) la déstructuration, 4) la restructuration.
Connaître les étapes qui peuvent jalonner son deuil est souvent utile. Mais seulement si vous les prenez pour ce qu’elles sont : une représentation très simplifiée et donc approximative et déformée de la réalité. En effet, représenter le deuil en une succession d’étapes peut laisser croire qu’il s’agit d’un processus linéaire où l’on passe inévitablement par l’étape 1 puis l’étape 2, 3 et ainsi de suite. Or chaque vécu est bien évidemment unique et singulier : chacun traverse le deuil à son rythme et à sa façon.
Ces modèles peuvent aider à réaliser que le deuil est un chemin et que la souffrance d’aujourd’hui, évoluera, et s’apaisera au fil du temps. C’est un processus de cicatrisation. Il faut du temps pour accepter, pour exprimer toute la palette de ses émotions, pour tisser un nouveau lien avec le disparu et enfin pour réinvestir sa vie.
Les contraintes de la période actuelle nous poussent à inventer, créer de nouveaux rites funéraires individuels et collectifs.
Deuil, Sophrologie et Hypnose
La Sophrologie et Hypnose peuvent aider une personne endeuillée à traverser les différentes étapes du deuil par exemple pour accueillir, traverser ou gérer ses émotions, transformer le lien symbolique avec le défunt, s’écouter, se redéfinir, se préparer à clore un chapitre de sa vie et à en ouvrir un nouveau, dépasser une étape de deuil dans laquelle elle est bloquée…
Aborder la mort et le deuil autrement
- Témoigner pour la recherche : dans le cadre d’un programme de recherche sur les « Mondes funéraires, personnes endeuillées et Covid-19 » (ANR, CNRS), un groupe de chercheurs souhaitent entrer en contact avec des personnes ayant perdu un-e proche décédé.e du Covid-19 ou décédé.e durant l’une des périodes de confinement. Il s’agit de recueillir des témoignages sur les conditions de l’adieu au défunt, sur l’organisation de ses obsèques et sur le vécu du deuil. Plus d’info. Pour témoigner contactez Gaëlle Clavandier : gaelle.clavandier@msh-lse.fr
- Le site mieux-traverser-le-deuil.fr fédère des bénévoles de plus de 100 associations d'accompagnement de la fin de vie et du deuil qui se mobilisent face à la pandémie de Covid-19 pour offrir un soutien à distance. des vidéos, des articles, l’accès privatif à une communauté bienveillante et des parcours individualisés.
- Happy End, un magazine en ligne pour lever le tabou de la mort. Son manifeste : "Ré-invitons la mort dans nos vies !". Sa vocation : créer une communauté de mortels, particuliers comme professionnels, qui partagent l’envie de vivre la mort autrement. On y trouve des articles, un annuaire de professionnels impliqués dans la personnalisation des obsèques et l’accompagnement des familles, une médiathèque, les Apéros de la mort... Et un podcast éponyme qui parle de la mort sans tabou.
- Le podcast "Traverse", une histoire de deuil "pas triste du tout". Dans ce podcast, Maïa Mazaurette, journaliste au Monde et pour l’émission Quotidien, nous plonge sept ans en arrière. Le jour du décès brutal de son fiancé Soren et ceux qui ont suivi. Avec sa plume sensible, sa curiosité et sa témérité exceptionnelles, elle partage avec nous ses traversées. (France Inter)
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Sources : "Vivre le deuil au jour le jour" de Christophe Fauré (Albin Michel) ; Psychologies magazine ("Deuil et confinement de nouveaux rituels à inventer" ; "Accepter le temps du deuil" ; Happy End ; http://deuil.comemo.org/ ; https://mort-anthropologie.com ; www.traverserledeuil.com ; https://mieux-traverser-le-deuil.fr/ ; https://mort-anthropologie.com. Crédit photo : Monicore de Pexels